L'humanité

Les cliquetis au loin

Des hommes qu'on enferme

Crient en vain 

Des animaux que l'on enchaîne

Sur les bitumes si froid 

Marchent les bottes infinies

d'une armée de rois 

sans âme ni patrie

Ils ont éteint tous réverbères

Consumé le doux été

Obscurci la vraie lumière

Du vice ils l'ont enfanté

Je regarde livide

la folie l'emporter

Sur les quelques miettes

 Que l'on nomme humanité

Les Promesses

Les promesses lointaines
D'une rage non vaine
Brisant ce théâtre d'illusion
sur ces ruines nous danserons

Sortir de l'hécatombe
Des os de ce monde
Soutenant malgré eux
Ce songe affreux

Mais une voix, un cri
Lancé à l'infini
Ne vaudra jamais
Cette humble vérité

Que liberté chérie
s'obtient par nos vies
Et d'un pavé lancé
Qui murmure ô liberté

La Vision

Il nous berce d'illusion 
Recouvrant notre vision 
Nous étouffant de bruits 
Pour masquer nos cris  

Partout je les ai vu 
Animaux et hommes il tue 
Par milliers des geôliers
Aux sinistres serrures rouillées  

Oh rêveur de ce monde 
acculé vois-tu l'immonde ?
pourquoi reste- tu assis ?
  vas et défends chaque vie  

Nous n'aurons pas peur 
  face à la terreur  
des quatre continents 
pour un futur rayonnant  

Vois- tu donc ces âmes ? 
Gibran, Rabelais, Shakespeare 
Baudelaire, Verlaine, Rimbaud 
qui te soufflent leurs mots  

Te disent doucement 
sois puissant comme le vent 
mais  n'oublie pas de créer 
pour que revienne l'été.